Je m’appelle Edith, j’ai 45 ans et je suis alcoolique, mais abstinente depuis le 4 novembre ; en fait, depuis le jour où ma route a croisé l’association des Alcooliques anonymes. Pourtant, dieu sait tout ce que j’avais pu faire pour tenter de devenir abstinente avant de les rencontrer. C’est très simple : j’ai tout essayé ! La cure de désintoxication durant quatre semaines ; la prise d’un médicament à très haute dose, supposé enlever l’envie de boire aux alcooliques. Mais malheureusement rien n’y a fait, avant ce fameux 4 novembre où j’ai rencontré « mes sauveurs » …

Jusque-là, suite à toutes mes démarches, j’avais juste réussi à arrêter de boire par période de trois, quatre, voire cinq mois. Mais en rencontrant et en assistant aux réunions des AA, un énorme déclic s’est produit ! Pourtant, encore deux jours avant ma première réunion, je m’étais prise une cuite mémorable ! Ou plutôt suite à laquelle je suis restée totalement amnésique… Impossible de me souvenir de quoi que ce soit !

Mais cette fois, c’est totalement différent de mes précédentes périodes d’abstinence. Depuis ma rencontre avec les AA, je me sens profondément différente, apaisée, écoutée, comprise, encouragée, félicitée. Et je pourrais encore citer bien des adjectifs !

Aussi surprenant que cela puisse paraitre, je ressens ma nouvelle abstinence de façon totalement différente de mes précédentes périodes durant lesquelles l’alcool restait toujours présent dans mon esprit. Aujourd’hui, grâce aux AA, il en va tout autrement. Ce n’est plus une obsession, une lutte quotidienne. Bien au contraire ! Je ne suis plus du tout tentée par ce démon qu’est l’alcool… Et en toute honnêteté, ce n’est plus un combat quotidien. Je n’y pense plus, même si je reste vigilante et sur mes gardes, car l’alcool est très sournois.

C’est grâce aux réunions des AA et à mes nouveaux amis que j’y suis parvenue. Et je dois dire en très peu de temps.

La cure de désintoxication que j’ai faite a été une excellente démarche. Mais une fois celle-ci terminée, je me suis retrouvée seule, en prise avec mes vieux démons. Les AA quant à eux m’ont littéralement sauvée. Ils m’ont tendu la main et j’ai su la prendre et l’accepter.

Néanmoins, je ne prétends pas que c’est chose aisée d’arriver à franchir la porte des AA. Moi-même, lorsque j’y suis allée pour la première fois, je suis restée assise sur un banc devant la salle de réunion durant cinq à dix minutes à me demander si j’allais entrer ou au contraire rebrousser chemin. Et puis j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai franchi, non sans crainte, cette fameuse porte, tout en me demandant quelles sortes de personnes j’allais rencontrer. Seraient-ce des alcooliques en détresse ? Des SDF ? Ou, me suis-je dit, que je me retrouverais peut-être seule !

Ce fut tout le contraire ! J’ai rencontré des gens comme moi ayant diverses activités dans leur vie ou pas. Mais tous m’ont accueillie à bras ouverts et de façon très chaleureuse me mettant immédiatement à l’aise et m’informant que je pouvais participer à la réunion, tout comme rester simple spectatrice de celle-ci.

Je garde de cette première réunion (et des suivantes aussi d’ailleurs) un souvenir mémorable. Une expérience jamais vécue, hors du temps, hors du commun, face à des personnes qui me comprenaient enfin ! Et à qui je pouvais TOUT dire sans aucune gêne, aucune crainte et aucun jugement.

Je recommande les réunions des AA à toute personne étant alcoolique ou sentant que son rapport à l’alcool n’est pas tout-à-fait normal. Les AA m’ont sauvé la vie ! Avant de les rencontrer, je n’avais pas d’avenir et ni même de présent d’ailleurs. Mon seul souci consistait à avoir suffisamment d’alcool pour mes journées et m’enivrer pour oublier ma triste existence.

Il ne faut jamais perdre de vue que l’alcool est sournois. C’est un grand fléau qui touche bien plus de personnes qu’on ne peut l’imaginer. L’alcoolisme est une vraie maladie au même titre que d’autres. Personne ne refuserait de parler de maladie pour un cancer des poumons directement causé par la cigarette ou un diabète causé par l’obésité, même s’ils résultaient de comportements qui auraient pu être évités ou de négligences. Comme toute maladie, l’alcoolisme est progressif. Il empire au fil du temps, jamais le contraire. S’il n’est pas traité, il entraine souvent la mort.

De ces maladies on ne peut guérir seul !

Si après ma cure, j’avais immédiatement fait la démarche de contacter les AA, j’aurais gagné trois ans et demi de non-alcoolisation, de non-débauche, ainsi que tous les problèmes que cela m’a causé.

Nous avons besoin les uns des autres et les réunions des AA permettent VRAIMENT de déposer ses valises. Alors ne faites pas comme moi, n’hésitez pas ! Ne tardez pas à contacter les AA. Qu’avons-nous à perdre ? Rien, si ce n’est retrouver la pleine possession et maîtrise de sa vie, les plaisirs de la vie, sans parler de la famille et de notre entourage.

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